Depuis 2023, Corset Daum rassemble chaque mois les études scientifiques les plus intéressantes concernant le rachis et le traitement des pathologies qui l’affectent.
En Avril, ne te découvre pas d’un fil… Pour notre part, on continue de suivre le fil des avancées scientifiques sur le rachis!
Ce mois-ci, nous explorons des thématiques aussi variées que l’influence des asymétries musculaires sur la lombalgie, l’implication de la sensibilisation centrale dans les douleurs chroniques, ainsi que les bienfaits de l’exercice physique – notamment l’entraînement en extension lombaire isolée – pour améliorer la prise en charge des patients. Voici un tour d’horizon des recherches récentes qui façonnent l’avenir des traitements du rachis.
1. ⚡️ Effet de la thérapie par ondes de choc focalisées sur l’efficacité fonctionnelle chez les patients atteints de la lombalgie chronique : un essai clinique randomisé
4. 🧠 Système de dépistage pour évaluer l’adéquation à la thérapie cognitivo-comportementale chez les patients souffrant de lombalgie chronique
⚡️ Effet de la thérapie par ondes de choc focalisées sur l’efficacité fonctionnelle chez les patients atteints de lombalgie chronique : un essai clinique randomisé
Katarzyna Ptaszkowska, Anna Paprocka-Borowicz, Tomasz Halski, Agnieszka Słupska, Tomasz Demczyszak
Cette étude visait à évaluer l’effet de la thérapie par ondes de choc focalisées (FSWT) sur l’efficacité fonctionnelle et les paramètres stabilométriques chez des patients atteints de lombalgie chronique. Les participants ont été randomisés en deux groupes : un groupe recevant la FSWT et un groupe témoin recevant un traitement placebo. Les évaluations comprenaient des tests fonctionnels et des mesures stabilométriques avant et après l’intervention. Les résultats ont montré que le groupe FSWT présentait des améliorations significatives de la fonction physique et des paramètres de stabilométrie par rapport au groupe témoin. Ces résultats suggèrent que la FSWT peut être un traitement complémentaire efficace pour les patients souffrant de lombalgie chronique.
💤 Prévalence de l’insomnie chez les patients atteints de lombalgie chronique : une étude transversale
Maryam Rauf, Urooj E. Fatima, Hamza Dastgir, Marwah Bukhtiar, Azka Farooqi, Muhammad Faizan Hamid
Cette étude transversale a évalué la prévalence de l’insomnie chez 65 patients atteints de lombalgie chronique (CLBP) depuis plus de six mois. À l’aide de l’Insomnia Severity Index (ISI), de l’Oswestry Disability Index (ODI) et de l’échelle numérique de la douleur (NRS), les auteurs ont trouvé que 63,1 % des participants présentaient une insomnie clinique sévère, et 21,5 % une insomnie modérée. L’intensité de la douleur moyenne (NRS = 6,8) était significativement corrélée à la sévérité de l’insomnie, établissant une relation bidirectionnelle entre douleur et troubles du sommeil.
Les scores élevés à l’ODI indiquent une altération marquée des activités quotidiennes, notamment les tâches ménagères, les déplacements ou la station debout. L’étude met en évidence un cercle vicieux : une mauvaise qualité de sommeil intensifie la douleur, qui à son tour perturbe encore davantage le sommeil. Malgré l’absence de discussion approfondie sur les interventions, les auteurs recommandent une prise en charge globale combinant stratégies physiques et gestion des troubles du sommeil.
Disponible sur The Healer Journal
🧠 Relaxants musculaires non-benzodiazépiniques oraux pour les lombalgies aiguës et chroniques : revue systématique et méta-analyse
Andrea Manca, Lucia Cugusi, Maurits van Tulder, Andrea Furlan, Federico Solla, Marco Monticone
Cette revue systématique et méta-analyse visait à évaluer les bénéfices et les effets indésirables des relaxants musculaires non-benzodiazépiniques oraux chez les personnes souffrant de lombalgie aiguë (<6 semaines) ou chronique (>12 semaines). Les auteurs ont analysé 50 essais contrôlés randomisés, incluant un total de 7 531 participants, dont les données de 4 775 ont été incluses dans les méta-analyses.
Pour les lombalgies aiguës, les relaxants musculaires non-benzodiazépiniques ont été associés à une probabilité accrue de soulagement de la douleur (RR : 0,53 ; p < 0,0001), d’efficacité globale (RR : 0,49 ; p = 0,0001), de réduction des spasmes musculaires (RR : 0,62 ; p < 0,00001) et d’amélioration des résultats physiques (RR : 0,60 ; p < 0,00001) par rapport au placebo.
Cependant, ces médicaments ont également été associés à une fréquence plus élevée d’effets indésirables (RR : 1,56 ; p = 0,003), en particulier au niveau du système nerveux central (RR : 2,40 ; p < 0,00001), mais pas au niveau gastro-intestinal (RR : 0,77 ; p = 0,62).
Cependant, cette combinaison n’a pas entraîné de différences significatives en termes d’effets indésirables totaux (RR : 1,15 ; p = 0,50) ou gastro-intestinaux (RR : 0,63 ; p = 0,08), bien qu’elle ait été responsable de plus d’effets indésirables au niveau du système nerveux central (RR : 1,91 ; p = 0,002).
Pour les lombalgies chroniques, seules les données sur les effets indésirables totaux ont pu être regroupées, sans différence significative entre les groupes (RR : 0,93 ; p = 0,69). Les auteurs concluent que les relaxants musculaires non-benzodiazépiniques peuvent être bénéfiques à court terme pour la lombalgie aiguë, mais leur utilisation doit être équilibrée avec le risque d’effets indésirables, en particulier au niveau du système nerveux central.
🪡 Système de dépistage pour évaluer l’adéquation à la thérapie cognitivo-comportementale chez les patients souffrant de lombalgie chronique.
Keisuke Shimizu, Kazuhide Inage, Hiroto Chikubu, Sumihisa Orita, Yasuhiro Shiga, Masahiro Inoue, Yawara Eguchi, Mitsuo Morita, Akiko Ichihara, Arika Ono, Seiji Ohtori
Cette étude cas-témoins a examiné l’utilité de la complexité de l’électroencéphalogramme (EEG) pour évaluer l’adéquation des patients souffrant de lombalgie chronique à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Cinquante patients présentant des facteurs psychosociaux associés à leur lombalgie chronique ont été inclus, aux côtés de 20 volontaires sains.
Parmi les patients, 25 ont été identifiés comme répondeurs à la TCC et 25 comme non-répondeurs. La complexité de l’EEG a été analysée en utilisant l’entropie floue multiscale (MFSE). Les résultats ont montré que le score MFSE dans la bande de basse fréquence avait une capacité discriminative élevée (aire sous la courbe : 0,825) avec une valeur seuil de 1,25. Un score MFSE faible dans cette bande était associé à une probabilité accrue de non-réponse à la TCC (odds ratio : 10,768 ; intervalle de confiance à 95 % : 8,263–10,044 ; p < 0,001).
Ces résultats suggèrent que la complexité de l’EEG à basse fréquence pourrait servir de biomarqueur objectif pour prédire l’adéquation des patients à la TCC, permettant ainsi une personnalisation des traitements et une réduction des coûts médicaux.
Nous nous retrouvons le mois prochain pour de nouvelles avancées sur le rachis !