L’Essentiel du Rachis – Avril 2025

Depuis 2023, Corset Daum rassemble chaque mois les études scientifiques les plus intéressantes concernant le rachis et le traitement des pathologies qui l’affectent.

En Avril, ne te découvre pas d’un fil… Pour notre part, on continue de suivre le fil des avancées scientifiques sur le rachis!

Ce mois-ci, nous explorons des thématiques aussi variées que l’influence des asymétries musculaires sur la lombalgie, l’implication de la sensibilisation centrale dans les douleurs chroniques, ainsi que les bienfaits de l’exercice physique – notamment l’entraînement en extension lombaire isolée – pour améliorer la prise en charge des patients. Voici un tour d’horizon des recherches récentes qui façonnent l’avenir des traitements du rachis.

1.  🏃 Bouger pour guérir – Prescrire l’activité physique et arrêter le paracétamol pour les personnes souffrant de lombalgie

2. 💆 Interventions utilisées dans un groupe contrôlé par rapport à la thérapie par ventouses pour la lombalgie chronique non spécifique

3. 🧠 Consensus fondé sur des preuves pour l’utilisation de la neurostimulation dans le traitement des lombalgies chroniques non chirurgicales

4. 🪡 Efficacité comparative de l’acupuncture pour les lombalgies chroniques non spécifiques : une méta-analyse en réseau

Bonne lecture !

🏃 Bouger pour guérir - Prescrire l'activité physique et arrêter le paracétamol pour les personnes souffrant de lombalgie

Josielli Comachio, Mark Halliday, Paulo H. Ferreira, Jillian Eyles, Thomas G. Patterson, David Roberts, Emma Kwan-Yee Ho, Paula R. Beckenkamp.

Cette étude hybride de type III menée à Sydney a évalué la faisabilité d’une intervention éducative multimédia (vidéo animée + livret) destinée aux patients souffrant de lombalgie dans une salle d’attente hospitalière. L’intervention visait à encourager l’activité physique et la déprescription du paracétamol. Bien que la satisfaction ait été élevée (vidéo : 7,7/10 ; livret : 7,8/10), l’engagement a été faible (11 % des 688 visiteurs).

Les obstacles comprenaient un manque de familiarité avec les technologies, la longueur des vidéos et la nécessité d’un soutien du personnel. Parmi les personnes atteintes de lombalgie, 93 % étaient prêtes à faire plus d’exercice et 71 % à discuter avec un professionnel de santé de la réduction du paracétamol. Les résultats suggèrent que l’intervention actuelle n’est pas adaptée à une mise en œuvre efficace.

Des recommandations incluent la diffusion en continu du contenu vidéo via une télévision, une meilleure accessibilité linguistique, et une stratégie d’intégration plus proactive de la part du personnel hospitalier. Le coût total de l’intervention s’élève à 31 670 AUD.

Les auteurs soulignent l’importance d’améliorer les modalités de diffusion pour toucher un public plus large et obtenir un meilleur rapport coût-efficacité.

💆 Interventions utilisées dans un groupe contrôlé par rapport à la thérapie par ventouses pour la lombalgie chronique non spécifique

Hao Li, Zhihao Zhang, Dingding Zhu, Huiyuan Zheng, Zhongze Zhu, Nana Shen, Zhu Guo, Xiaolin Wu, Xiaoying Qi, Qiang Li, Qingming Ma, Hongfei Xiang

Cette méta-analyse en réseau visait à comparer les effets des interventions de contrôle dans les essais cliniques randomisés portant sur la thérapie par ventouses pour la lombalgie chronique non spécifique (CLBP).

L’analyse a inclus 10 études représentant 780 participants et comparé sept types d’interventions : la thérapie par ventouses, deux formes de « sham cupping » (ACCT, MNPCT), trois médicaments (paracétamol, D-ibuprofène, diclofénac), et les soins usuels.

Les résultats indiquent que la thérapie par ventouses est plus efficace que les médicaments comme le paracétamol, le D-ibuprofène et les soins usuels, mais pas significativement différente des formes « sham » ACCT et MNPCT ou du diclofénac. La hiérarchie d’efficacité (selon SUCRA) place la thérapie par ventouses en tête, suivie de près par MNPCT et ACCT. Les auteurs suggèrent que les soins usuels, en tant qu’intervention physiologiquement inerte, seraient la meilleure option de groupe contrôle pour évaluer l’effet réel des ventouses, en évitant les biais psychologiques.

L’étude recommande également de standardiser les définitions des soins usuels et de mener des essais multi-bras de haute qualité pour confirmer ces résultats.

🧠 Consensus fondé sur des preuves pour l'utilisation de la neurostimulation dans le traitement des lombalgies chroniques non chirurgicales : le groupe NEURON

Timothy Ray Deer, Jason E. Pope, Erika A. Petersen, Rany T. Abdallah, Kasra Amirdelfan, Nomen Azeem, Vishal Bansal, Kaku Barkoh, Kenneth B. Chapman, Daniel R. Denis, Michael J. Dorsi, Alexander Escobar, Steven Michael Falowski, Rosa Amelia Garcia, Jonathan M. Hagedorn, Robert D. Heros, Whitney S. James, Hemant Kalia, Todd Lansford, Malinowski M. Malinowski, Manzi S. Manzi, Mehta P. Mehta, Moghim R. Z. Moghim, Moore G. A. Moore, Motivala S. L. Motivala, Navalgund Y. A. Navalgund, Patel R. G. Patel, Pilitsis J. G. Pilitsis, Schatman M. E. Schatman, Shumsky P. M. Shumsky, Strand N. H. Strand, Tomycz N. D. Tomycz, Yue J. J. Yue, Dawood Sayed

La neurostimulation, notamment la stimulation de la moelle épinière (SCS), a historiquement été utilisée pour traiter des douleurs chroniques chez des patients ayant subi une chirurgie du dos, souffrant de neuropathies périphériques ou du syndrome de douleur régionale complexe. Cependant, de nouvelles données soutiennent l’utilisation de la SCS chez les patients atteints de lombalgie chronique non chirurgicale (NSLBP), conduisant à l’approbation de cette indication par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Reconnaissant le besoin d’un cadre clair pour la sélection des patients, le comité exécutif de l’ASPN a formé le groupe NEURON (Neuroscience, Éducation, Utilisation, Atténuation des Risques, Résultats Optimaux et Neuromodulation). Ce groupe a élaboré des recommandations basées sur la littérature existante, les meilleures pratiques et l’opinion d’experts. Le processus a inclus la création d’un plan de discussion, le choix d’un système de notation basé sur des directives publiées et l’établissement de points de consensus.

Les recommandations visent à guider la sélection des patients pour la SCS dans le contexte de la NSLBP, en mettant l’accent sur l’amélioration de la sécurité et de l’efficacité des implants. Le document souligne également la nécessité de mises à jour régulières pour intégrer les nouvelles preuves et maintenir des directives pertinentes.

🪡 Efficacité comparative de l’acupuncture pour les lombalgies chroniques non spécifiques : une méta-analyse en réseau

Feng Gao, Dongming Jia, Shengxia Xue

La lombalgie chronique non spécifique (CNSLBP) est une cause majeure de handicap mondial. Cette méta-analyse en réseau vise à comparer l’efficacité de l’acupuncture par rapport à d’autres interventions dans le traitement de la CNSLBP.

Les auteurs ont effectué une revue systématique et une méta-analyse en réseau conformément aux directives PRISMA-NMA, enregistrée sous PROSPERO : CRD42024507870. Douze bases de données, dont PubMed, Cochrane Library, Web of Science, Embase et Scopus, ont été consultées jusqu’au 15 janvier 2024. Les critères d’inclusion comprenaient des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant l’acupuncture à des interventions placebo, fictives ou actives chez des adultes atteints de lombalgie chronique non-spécifique.

Soixante-trois ECR, totalisant 9 454 participants, ont été inclus. L’analyse a révélé que l’acupuncture était significativement plus efficace que les soins usuels et les interventions placebo pour réduire la douleur et améliorer la fonction physique chez les patients atteints de CNSLBP.

Les résultats suggèrent que l’acupuncture peut être considérée comme une option thérapeutique efficace pour les patients souffrant de lombalgie chronique non spécifique, surpassant les soins usuels et les interventions placebo en termes de réduction de la douleur et d’amélioration fonctionnelle.

Nous nous retrouvons le mois prochain pour de nouvelles avancées sur le rachis !

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