Depuis 2023, Corset Daum rassemble chaque mois les études scientifiques les plus intéressantes concernant le rachis et le traitement des pathologies qui l’affectent.
L’hiver approche mais notre curiosité ne refroidit jamais !
Ce mois-ci, nous abordons l’impact du tabac sur la lombalgie, la hernie discale lombaire chez la femme enceinte, les coûts intangibles de la vie avec la lombalgie, ainsi que l’orientation précoce vers la physiothérapie pour les patients atteints de lombalgie.
Bonne lecture !
Relation entre la lombalgie chronique et le tabagisme chez les patients traités par une thérapie conservatrice
Fabiola Cappella, Alessandro Di Rienzo, Mario Chiapponi, Valentina Liverotti, Mauro Dobran
Cette étude transversale a examiné 49 patients atteints de lombalgie chronique, divisés en deux groupes : fumeurs et non-fumeurs.
Les résultats montrent que les fumeurs ressentent une douleur initiale plus intense (évaluée par l’échelle NRS) et obtiennent des améliorations plus faibles après une thérapie conservatrice (comprenant des exercices posturaux et des analgésiques).
Le tabac, par ses effets pro-inflammatoires et cytotoxiques, compromet la nutrition des disques intervertébraux, aggravant la pathologie et ralentissant le rétablissement fonctionnel.
Les résultats appuient la nécessité de sensibiliser les patients au rôle du tabagisme dans la prévention et le traitement de la lombalgie.
Hernie discale lombaire et syndrome de la queue de cheval pendant la grossesse : une revue systématique
Amna Hussein, Esteban Quiceno, Niels Pacheco-Barrios, Nikhil Dholaria, Annemarie Pico, Giovanni Barbagli, James Kelbert, Diego T. Soto-Rubio, Ibrahim A. Alhalal, Abdullah K. Al-Arfaj, Michael Prim et Ali A. Baaj
Cette revue systématique examine 51 cas de hernie discale lombaire (LDH) et de syndrome de la queue de cheval (CES) survenant pendant la grossesse, touchant environ 1 femme enceinte sur 10 000.
Les symptômes principaux incluent des douleurs lombaires et aux membres inférieurs (86,3 %), et des troubles sphinctériens (49 %). L’imagerie par IRM, utilisée dans 92,2 % des cas, reste l’outil diagnostic de référence.
Près de 75 % des patientes ont subi une intervention chirurgicale prénatale, principalement des microdiscectomies, avec un faible taux de complications (3,9 %).
Les résultats montrent des issues favorables pour la mère et l’enfant, soulignant l’importance d’un diagnostic et d’une prise en charge rapides.
Les coûts intangibles de la vie avec une lombalgie du point de vue du patient : Une étude exploratoire
Nicola L. Saywell, Katherine Thomson, Thomas Adams, Julia Hill
Cette revue de la littérature a analysé 46 études pour explorer les dimensions non monétaires de la lombalgie chronique (LBP).
Six catégories principales ont émergé :
1. Perceptions de la douleur : la nature imprévisible et invisible de la douleur complique sa reconnaissance sociale.
2. Expérience des soins : les patients recherchent souvent une légitimation professionnelle de leur douleur, mais rencontrent fréquemment une insatisfaction face aux traitements.
3. Impact sur l’identité : la douleur chronique modifie profondément le sens de soi, générant frustration et isolement.
4. Vie suspendue : les limitations physiques et sociales créent un sentiment de stagnation.
5. Vie sociale : l’isolement et les tensions dans les relations familiales et professionnelles sont courants.
6. Vie professionnelle perturbée : l’absentéisme et le présentéisme reflètent les difficultés à maintenir une activité professionnelle stable.
Les auteurs insistent sur l’importance d’une prise en charge plus humaine, reconnaissant l’impact psychosocial de la douleur et soutenant les patients à surmonter les stigmatisations.
Orientation précoce vers la physiothérapie pour les lombalgies : une réduction des recours à l'imagerie avancée et aux consultations spécialisées en chirurgie rachidienne
Vikaesh Moorthy, Pei Gin Ong, Jacob Yoong-Leong Oh
Cette recherche a analysé 311 patients souffrant de lombalgie pour comparer deux approches : l’orientation précoce vers la physiothérapie (EPT) avant une consultation spécialisée, et la physiothérapie de routine (RPT) après cette consultation.
Les résultats démontrent que l’EPT diminue significativement le recours à l’IRM (68,1 % vs 78,7 %), les consultations spécialisées en chirurgie rachidienne (1,7 vs 2,2 en moyenne), et les sessions de physiothérapie (1,2 vs 1,4 en moyenne).
Les résultats fonctionnels, mesurés par des scores de douleur (VAS) et de qualité de vie (EQ-5D), étaient comparables entre les groupes. L’étude souligne que l’EPT favorise une gestion efficace, diminue les coûts de santé, et encourage une autonomie accrue des patients tout en évitant des traitements inutiles.
Nous nous retrouvons le mois prochain pour de nouvelles avancées sur le rachis !